📕 Excerpt from Revue d'Histoire Littéraire de la France, 1904, Vol. 11Si l'on jette un coup d'oeil sur la famille de Molière, la premiere chose qui frappe, c'est l'absence de la mère. Marie Cressé est morte alors que son fils n'avait pas onze ans, et nous ne savons d'elle que ce que peut nous apprendre un inventaire dressé après son décès. Qu'avec de tels renseignements d'aucuns aient réussi à savoir ce que Molière devait à sa mère, il serait naïf de s'en étonner; toujours il s'est trouvé des gens pour résoudre le pro blème fameux étant donné la hauteur des mâts et le nombre des passagers, trouver l'âge du capitaine Ce qui est cependant plus digne d'examen, c'est que, la mère ayant manqué dans la vie de Molière, les mères manquent presque complètement dans son théâtre. Ceci est - il l'effet de cela? En partie peut-être; mais je me garderais d'affirmer, avec la plupart des critiques, que Molière ne pouvait peindre ce qu'il n'avait pas connu. D'autres mères avaient dû passer sous ses 'yeux pénétrants, qu'il pouvait étudier sans avoir reçu leurs caresses; et, de fait, ni M° Jourdain dans Le Bourgeois gentilhomme, ni Aristione dans Les Amants magnifiques ne sont des figures sans vie et sans vérité. Si ces figures sont les seules de ce genre dans le théâtre de Molière, il paraît facile de deviner pourquoi. Est-ce que les mères ne manquaient pas aussi dans le théâtre italien, dont Molière s'est d&...