📗 Excerpt from Mémoires de la Société Archéologique de Touraine, 1855, Vol. 7Tous les historiens ont signalé, d'un accord unanime, au moins dans ces derniers temps, l'immense influence exercée sur la civilisation par les monastères dans les premiers siècles de l'histoire. On sait que ce fut le grand évêque de Tours, l'illustre saint Martin, qui apporta le premier dans notre patrie les règles de la vie monastique. A Ligugé d'abord, puis sur les rives de la Loire, à l'entrée de sa ville épiscopale, à Mar montier, il donna l'exemple de la vie solitaire et morüflée que pratiquèrent avec lui et sous sa direction de fervents dis ciples. Cet exemple célèbre fut bientôt suivi; et ces maisons de prière de recueillement et d'étude, se multipüèrent sur le sol de notre belle patrie. Leur seule présence était déjà un bienfait; et nul parmi ceux qui soufl'raient n'apercevaît les murs d'un monastère sans ressentir au fond de son coeur un certain soulagement. C'est qu'en efl'et c'était, d'une part, un asile sûr qui se trouvait otl'ert à tous les hommes (et ils étaient nombreux alors) que le spectacle de l'anarchie sociale dégoû tait du monde, et qui sentaient, pour faire rentrer la paix dans leur âme agitée le besoin d'une vie plus calme et plus silencieuse. C'était, de plus un lieu de refuge pour les mem bres des classes inférieures que leur intelligence et leurs ta lents élevaient au-dessus de leur position infime et...