📖 Excerpt from Publications de la Section Historique de l'Institut Royal Grand-Ducal de Luxembourg, 1895, Vol. 43Je n'ai pas été indifférent à ce qui se passait dans notre pays. Je me rappelle fort bien la triste situation dans laquelle il s'est trouvé. Depuis sa séparation de la France, il était sans commerce et sans industrie; ses produits trouvaient difiicilement des débouchés, soit dans les pays voisins où des droits élevés, sinon prohibitifs les grevaient. Soit dans les autres parties du royaume dont il était séparé par de grandes distances, et avec lesquelles il n'était relié que par des voies de communication en mauvais état. Les impôts étaient en outre onéreux, eu égard aux ressources des contribuables, et ils étaient perçus avec une rigueur qui les aggravait. La [lande était devenue le métier le plus lucratif et était organisée dans toutes les communes. La situation de la population était aflligeante. Les habitants de villages entiers étaient ré duits à la mendicité; des bandes de misérables en haillons et pieds-nus parcouraient incessamment toutes les parties du territoire, demandant l'aumone d'un morceau de pain. Des bulles à moitié ruinées servaient fréquemment d'habitation. Il faut dire cependant que ce n'est pas la réunion aux pays-bas qui seule a produit le mal. Je me rappelle par faitement que la situation des contrées voisines de l'allemagne était peut - être plus triste que celle du grand-duché. L'agriculture notamment y ...