🔖 Excerpt from Revue de Philologie Française Et Provençale, 1893, Vol. 7: Ancienne Revue des PatoisLa versification de Marot marque le point culminant de tout un système. De très bonne heure les poètes français ont cessé de se contenter des procédés assez simples qu'on avait mis tout d'abord en usage. La nature même'de leur langue, moins sonore et moins fortement accentuée que les dialectes plus méridionaus, issus dela même source, les amenait a remplacer l'assonance par la rime. Mais une fois leur attention portée sur ce point, une fois l'oreille accoutumée à être charmée par ce re tour régulier des mêmes sons, les rimeurs se sont vite lancés dans cette voie au delà des bornes que devait plus tard imposer un plus juste sentiment de l'art. Negli geant de plus en plus le rythme, qui est pourtant peut - étre l'élément le plus essentiel d'une belle versi fication, ils se sont plu d'une part à multiplier ces rap prochements de sons, soit à la fin, soit a l'intérieur du vers, et de l'autre à les rendre de plus en plus sensibles. Dès le x... siècle, cette tendance est déjà fort marquée chez des écrivains comme Rutebeuf. Mais il est encore fort modéré, si on le compare à certains poètes des âges suivants. Au xv1° siècle, cette recherche poussée à l'excès est devenue la règle. Mais nul n'y a apporté une virtuosité égale à celle de Marot, qui met quelque art dans le mauvais goût et ne sacrifie pas trop souvent la pensée à ces ornements...